Par plusieurs portes de Paris s'en vont ainsi des autoroutes bordées de toute sorte de murs antibruit, très différents les uns des autres. Certains ondulent ainsi que des tôles mutantes, d'autres déploient des arceaux de tubulure, parfois l'un d'eux suggère un souvenir de blockhaus agrémenté de plantes grimpantes. Coiffés d'auvents, bardés d'aspérités ou de contreforts, ces ouvrages d'art s'incarnent en matériaux variés, métal, béton, plastique, faïence ou miroir, terre cuite et bois ignifugé. Diversement inclinés par rapport aux voies, d'aucuns sont aussi translucides ou presque transparents ou bien encore, comme celui-ci, juste percé de hublots vitrés d'un petit mètre de diamètre. Entre ce mur et la façade de la résidence s'étendait dans l'ombre un mince rectangle de mauvaises herbes vivaces, d'un vert wagon synthétique et luisant. Jean Echenoz, Lac, Minuit, 1989.
|
||
---|---|---|