Il y a une nouvelle particulièrement âpre dans l’oeuvre de Gabrielle Roy, elle s’intitule La track. La track, ce sont ces voies ferrées, à voie unique, dont les rails semblent capables d’escalader tous les surplombs, entre roches, ravins et bois, ou suspendus au-dessus de l’eau. Âpre, parce que dominée par le portrait de sa jeune soeur, et comme en ombre chinoise le viol dans l’enfance par un prêtre –– je ne sais même pas quand le Québec fera vraiment le procès de ce massacre infini — qui (...)
chronique photos et journal, par François Bon
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2009.10.12 | souvenir de Gabrielle Roy à Rivière Saint-François
2 janvier, par François Bon -
2023.12.26 | inventaire de la gare d’Artenay
28 décembre 2023, par François BonQuand on a ouvert ce journal aux vacances de Noël 2004-2005, avec encore des archives de son tout premier état 2002-2004, dans cette préhistoire de la photo numérique alors pas question de l’empêcher de fêter bientôt ses vingt ans. Il y a eu cette interruption que je regrette tant, 2017-2019, où la pratique de la vidéo l’emportait, et tant pis pour la photo. Depuis juillet 2019, j’essaye de comprendre comment pratiquer les deux simultanément, et ça reste un défi quasi inatteignable, à (...)
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2023.12.17 | Noirmoutier brouillard, premiers sur le Gois
17 décembre 2023, par François BonCes échappées sont toujours un fil invisible, ténu mais tenace, élastique, qui ramène aux lieux d’enfance et cet exil permanent qu’on emporte avec soi, quand bien même on ne voudrait plus revenir ici pour y vivre, que trop de mal a été infligé par le béton à la Terre. Mais la mer, revenir à la mer, même là, comme ça, à grands traits de voiture. Et le brouillard parfois est favorable, comme le hasard des heures de marée. Le Gois était désert, et personne ne l’avait encore emprunté. (...)
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2023.12.06 | un tour du vieux Poitiers en 32 images
6 décembre 2023, par François BonJ’avais une chose principale en tête, ce 6 décembre dernier en déambulant dans Poitiers, c’était l’idée, exactement 500 ans plus tôt, peut-être au jour près, de Rabelais arrivant dans la ville pour la première fois, et ces 7 années qui seraient si cruciales pour son accès à lui-même et à ses livres, y compris cet épisode de 1526, après la prise de Pavie, quand le pays se retrouverait au bord de la guerre civile. Mais, déambulant en 2023 dans Poitiers (comme cette traversée de la salle des (...)
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2023.11.21 | Joué-les-Tours, mon beau camion
21 novembre 2023, par François BonJe n’arrivais plus à m’organiser, stocks des livres pour la librairie Tiers Livre, silos de bouquins regroupés par thème et qui n’ont d’autre valeur que celle des chantiers de travail qui en ont généré l’accumulation (tenez, rien que 92 bouquins in english sur l’histoire des Rolling Stones et autour) etc etc, et depuis quelques années les « stockages » ont proliféré mode américaine, changements de paradigmes dans la notion d’habiter. Je me retrouve donc locataire au mois d’un container (...)
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2023.11.08 | chemin vers le cénotaphe de Baudelaire, avec Rurik Dmitrienko, en 43 images
8 novembre 2023, par François BonLa vidéo vous racontera le contexte, et le pourquoi du comment. Vous pouvez bien sûr suivre le travail photographique de Rurik Dmitrienko, ancien compagnon de la Villa Médicis en 1984-1985, sur son mur Facebook. C’était journée officielle du tope-la-main pour notre projet de livre sur répertoire photographique des adresses de Baudelaire à Paris, dans ce qu’elles sont devenues aujourd’hui. Et bien sûr sa tombe, comme son cénotaphe, en seront — non pas un aboutissement, parce qu’il y aura (...)
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2023.10.14 | Valenciennes aube, en 40 images
14 octobre 2023, par François BonBon, j’ai fait ça si et si souvent, de toutes les villes de France et autour, au lendemain des lectures ou stages ou autres, repartir premier train parce que pas le choix et que c’est finalement le plus simple. Rennes, Bruxelles, Belfort, Toulouse, Lausanne ou Bâle ou VIerzon parfois se confondent. Finalement, en 40 ans de métier, c’est dans cette région du Nord maintenant recuite Hauts-de-France que j’ai eu le moins de moins d’occasions de me rendre, et donc que je connais le moins de (...)
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2023.10.02 | BNF soir, comme une préfiguration d’oubli
2 octobre 2023, par François BonJe n’ai pas vraiment besoin de bibliothèque, en tout cas de m’y rendre, puisque j’utilise évidemment beaucoup, et même beaucoup beaucoup, leurs services numériques comme ici probablement dans les souterrains sans fenêtre et les tunnels les serveurs de Gallica ? Une fois j’avais visité, mais il y a si longtemps, voir le mot-clé ci-dessus il est là pour ça. Une autre fois c’était voir tout ça de tout en haut, régal. Puis j’ai passé l’âge qu’on m’invite plus dans aucune, mais j’aime tant les (...)
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2023.09.08 | Beuxes, café de la Gare, le camion porte-maison
8 septembre 2023, par François BonCelles & ceux qui suivent le journal de bord (ou m’y ont accompagné) savent l’importance qu’a prise pour le projet Rabelais, longues journées d’immersion in situ, avec toute la part arbitraire des tournages, la halte du midi au Café de la gare à Beuxes, l’accueil qu’on y a, et dans la salle fraternelle des mangeurs chacun en tenue de métier (moi aussi d’ailleurs). Ce mardi, mes compagnons de table avaient laissé leur camion devant l’établissement, je n’ose pas faire des portraits de (...)
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#Rabelais | Le Coudray-Montpensier, extérieur fermé avec porte rouge
4 septembre 2023, par François BonDe quelque point qu’on se place dans la vallée qui définit le pays de Gargantua, le château du Coudray-Montpensier agit côté sud-ouest de l’ovale comme un signe optique magique et principal. L’éclatement des tourelles, hérissées comme pour vous suivre de loin, ou la preuve qu’il y a bien ici, dans cette merveille rurale des saisons, une trouée plus fantastique. D’autant que le château a appartenu, pendant une dizaine d’années au moins, à Henri de Maeterlinck (recherche à faire : dans sa (...)