C’était l’immensité vide autour qui surprenait : pourquoi avaient-ils installé si au large l’installation de brûlage ?

Les camions qui y accédaient, ou qui en repartaient avec le chargement devenu non identifiable, étaient contrôlés, et les chauffeurs muets. On repérait facilement, dans les villes proches, ou aux haltes des péages et stations, ces types en costume gris qui veillaient à ce qu’il n’y ait pas d’échange.

Lesquels d’entre nous s’y seraient risqués ? On était dans un pays dur. On le savait. Il n’y avait pas à enfreindre les règles. Il y avait les installations à brûler : oui, et alors ? Tenez-vous à distance !

Et ce n’est pas sans quelque réserve que je place ici ces clichés. Qu’importe : ces landes isolées ne sont pas si rares, maintenant que les villes se replient sur leurs territoires. Le mystère était plutôt en amont : que nous revenait-il de sauver, avant que les camions s’en saisissent, le portent ici, où la fumée seule pourrait peut-être dessiner les signes de ce qui, en elle, s’évanouissait ?