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2020.02.12 | l’arbre de Tarkos

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Étrange chose, savoir que pour 6 fois (un mercredi sur deux, jusqu’à mi-mai, moins vacances de Pâques en somme), le matin à 9h je marcherai de Montparnasse jusqu’à Raspail, longeant le grand cimetière pour rejoindre Camondo, école de design plantée juste au-dessus des tombes. Et comme c’est peu de séances, cette idée un peu trouble venue de proposer des séances d’écriture chacune liée à un nom que je sais ici — ce matin on a commencé avec Cortázar.

Alors entrer et traverser, pas allé saluer Tzara ni Baudelaire, mais venu, plus près de Beckett, où repose Christophe Tarkos. La propension des cimetières, à certaine étape de vie, d’héberger d’aucuns qui furent vos amis. Mais on salue ces souvenirs d’autrefois, ou bien on interroge la place de l’oeuvre là, maintenant, tout de suite, sur votre table. Plutôt à cela qu’on pense.

Je n’avais pas fait si attention à cet arbre, à la tête de la tombe de Christophe Tarkos. Peut-être parce que je n’étais pas venu ici l’hiver, dans cette nudité des branches toutes dressées vers la première lumière. L’arbre touche la tombe, ses racines la bombent, Tarkos pousse dans l’arbre et l’arbre mange du Tarkos, alors j’ai salué l’arbre, j’ai posé ma main sur l’arbre. Longtemps, pour entendre.

 

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 février 2020
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