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2017.01.26 | la frontière passe à Laredo

une autre date au hasard :
#Evry #02 | d’un rêve brutaliste

La semaine dernière, une fois de plus en vadrouille sur Google Earth et Google Street View, j’arrive à Gary, la « ville de l’acier », tout là-haut entre Chicago et Detroit. Fasciné, je découvre une aciérie ArcelorMittal où nombre de signes en vue aérienne sont les mêmes qu’à Fos-sur-Mer.

Je clique alors sur un des sites que je suis le plus régulièrement depuis 4 ans, le Dreamlands Virtual Tour d’Olivier Hodasava. Dans l’index, rien sur Gary, et bêtement je lui en exprime ma surprise : – Il est complet, ton index ? J’ai la chance qu’Olivier le prenne bien, et voici que depuis une semaine il a entrepris une véritable résidence Hodasava à Gary. Je n’ai toujours pas compris d’ailleurs comment il s’y prend pour trouver tout ce détail, entrer dans les bâtiments, déceler l’invisible.

Ce matin, je lis abasourdi le projet de mur que souhaite Trump pour aller d’un continent à l’autre à travers le désert. Mais je suis retenu par la phrase d’un fermier texan, qui soudain évoque le Rio Grande : ces noms qui nous viennent des westerns, ou de Blueberry, cela reste donc d’actualité ? Je m’interroge sur comment je me la représente, cette frontière, et c’est comme cela que je m’embarque une fois de plus sur Google Earth.

Je suis la mince ligne jaune constamment en zig-zag du Pacifique à l’Atlantique. Et, lorsque j’aperçois des points de passage, je zoome. Étranges géométries. Ce sont pourtant celles-ci qui deviennent crise politique, marque de régression humaine ?

Les petits chemins bleus de Google Street View viennent rarement jusqu’au bord. Mais parfois si. Autres images.

Bien sûr je n’irai jamais empiéter sur les merveilleux voyages d’Olivier Hodasava. Mais je crois qu’il est temps (à Gary, il n’est toujours pas entré dans mes aciéries !) que je fasse place sur le site à ces voyages où la vue écran donne accès au temps, au monde, à l’homme – et tant mieux si cela me remet sur la piste ouverte autrefois avec Buffalo. Ce matin, j’ai vraiment failli mettre un message à Olivier pour lui demander ce qu’il avait sur Laredo, mais il n’est jamais (virtuellement) allé à Laredo.

Tout à la fin, deux images qui ont cette particularité d’avoir été prises à 300 mètres l’une de l’autre, là où s’arrêtent les petits traits bleus de Street View, l’une du côté mexicain, l’autre, juste en face, du côté américain. C’est une vieille chanson de Johnny Cash, Streets of Laredo, avant les grillages.

NOTA : IMAGES GOOGLE STREET VIEW.

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 26 janvier 2017
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