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Maroc, 10ème jour | l’Orientale

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Pas loin de 4 heures sur l’autoroute neuve, tour à tour en paysage vert ou désertique, puis les premiers contreforts nomades, on est à Oujda. Dans les 10 heures qui suivront, se compose pour nous un autre pays dont on ne savait rien, de Nador à Figuig, et dont le centre de gravité inclut forcément l’Algérie toute proche, avec les grillages de 15 mètres poreux à tous trafics. Comprendre le présent impose de retisser quelques fils d’histoire, et d’en tirer le noeud depuis ici même. Alors tout devient fascinant, et plus rien d’ici ne ressemble à ce que vu ailleurs, même s’il faudrait rester, ne pas se contenter d’Oujda mais aller à Nador et Figuig, ou participer à cette Traversée qu’organisent ceux d’ici, chaque année, par montagnes et villages. La medina aussi ne ressemble à aucune de celles précédemment visitées. À moins, dans l’extraordinaire gentillesse, disponibilité et politesse de tous les gens croisés ici, professionnellement ou au hasard des promenades, ces brusques déchaînements de violence extrêmement rapides à quoi nous on ne comprend rien, et qui deviennent aussitôt spectacle de foule. Cette fille qui se roulait par terre tout à l’heure à Oujda, hier à Meknès dans cette rue des bouchers, plus tôt à Tanger dans cette rue de tous trafics, ou encore avant à Rabat ce type à scooter qu’avaient coursé et cerné des policiers. Et la façon dont ce même déchaînement physique se règle sans qu’on n’ait eu le temps de rien comprendre.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 30 mars 2013
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