Très heureux qu'en septembre on relance les rencontres TL avec Marc Zaffran alias Martin Winckler, en plus il sera à Tours et on fera donc ça directement ensemble depuis chez moi.
L'occasion de reprendre le blog de Marc (on se connaît depuis 1986, et en septembre 1996 on a chacun dû être la première adresse mail de l'autre. Notamment ce texte récent sur archiver sa correspondance https://wincklersblog.blogspot.com/2024 ... tin-w.html (ce n'est pas mon cas, et de toute façon plus de 20 ans que plus aucune utilisation – par contre, je dispose archive web complète depuis 2006 mais ce n'est en rien une «archive»).
Mais surtout découverte de cet article très polémique dans lequel Marc s'en prend à Jean-Philippe Toussaint, voir ici https://wincklersblog.blogspot.com/2024 ... s-les.html, à partir d'un entretien où J-Ph Toussaint déclare que «La littérature n'a pas pour vocation de raconter des histoires» (on retrouve facilement la source, dans son dernier livre L'échiquier https://www.babelio.com/auteur/Jean-Phi ... itations#!). Et, côté Marc, un complément ici https://wincklersblog.blogspot.com/2024 ... artin.html, sur une question que je considère moi comme indémêlable, même si je comprends parfaitement, connaissant et les livres et les protagonistes, ce qui les conduit tous deux à ces formulations.
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Et pourquoi pas utiliser ce forum pour ce genre de débats ?
Winckler, Toussaint, et de si la littérature peut ne pas raconter d'histoire
Modérateur : Anonymous
Re: Winckler, Toussaint, et de si la littérature peut ne pas raconter d'histoire
de mon côté, pas de suspense (il y a trop de violence de classe chez JP T pour que je ne sois pas derrière Martin Winckler à brandir ma pancarte) (sans compter qu'il évoque dans son billet le Prisonnier, je ne peux être que d'accord à trouzemille pourcents)
en fait, je ne vois pas ça comme une question d'idées, une position intellectuelle, mais comme un positionnement physique, situé dans le corps et les affects, dans la capacité à accueillir ou trier, dogmatiser, imprimer sa marque, dominer, ou écouter et tirer des filaments inconnus, découvrir
à mon sens, pour ce qui est de la littérature, des histoires qu'elle raconte ou pas, des messages qu'elle envoie ou pas, la règle c'est qu'il n'y a pas de règles
(j'ai essayé plusieurs fois de lire un livre de Toussaint, je n'y arrive pas, j'ai un problème de "son". Ce que j'entends est sec, en promontoire, à l'aplomb. j'ai vu qu'il avait été champion de scrabble, ça ne m'étonne pas. Le scrabble, c'est l'opposé des mots croisés de Perec. C'est compter les points, gagner, en mettre plein la vue avec un mot interminable qui n'a pas d'autre utilité que de placer le Z sur mot compte triple, donc un mot sans sens, un mot vide, un mot zombie, le squelette inutile d'un mot. C'est voir la vie sous l'unique angle du rapport de force en prenant bien soin de se placer, avec ses petits poings de petit boxeur (bien nourri et très éduqué parce que né dans la bonne famille) coté victoire. Perec, lui, il aime le procédé de chercher les réponses, alors que les gens comme Toussaint aiment avant tout trouver (ce qui en plus d'être un peu triste et un poil stérile est limité)
en fait, je ne vois pas ça comme une question d'idées, une position intellectuelle, mais comme un positionnement physique, situé dans le corps et les affects, dans la capacité à accueillir ou trier, dogmatiser, imprimer sa marque, dominer, ou écouter et tirer des filaments inconnus, découvrir
à mon sens, pour ce qui est de la littérature, des histoires qu'elle raconte ou pas, des messages qu'elle envoie ou pas, la règle c'est qu'il n'y a pas de règles
(j'ai essayé plusieurs fois de lire un livre de Toussaint, je n'y arrive pas, j'ai un problème de "son". Ce que j'entends est sec, en promontoire, à l'aplomb. j'ai vu qu'il avait été champion de scrabble, ça ne m'étonne pas. Le scrabble, c'est l'opposé des mots croisés de Perec. C'est compter les points, gagner, en mettre plein la vue avec un mot interminable qui n'a pas d'autre utilité que de placer le Z sur mot compte triple, donc un mot sans sens, un mot vide, un mot zombie, le squelette inutile d'un mot. C'est voir la vie sous l'unique angle du rapport de force en prenant bien soin de se placer, avec ses petits poings de petit boxeur (bien nourri et très éduqué parce que né dans la bonne famille) coté victoire. Perec, lui, il aime le procédé de chercher les réponses, alors que les gens comme Toussaint aiment avant tout trouver (ce qui en plus d'être un peu triste et un poil stérile est limité)