• lire les contributions reçues (et, lorsque vous mettez en ligne votre article, bien penser à décliquer «non classé» et choisir été 2019 #03, cinq fois sur le métier
• dans les extraits du dossier abonné, lire «L’oeillet» de Francis Ponge
On résume :
• dans «L’oeillet», basé sur une suite de notes prises au quotidien, en juin 1941, alors qu’hébergé clandestinement à Roanne il n’avait accès à un coin de jardin que la nuit, Ponge finalise en 1944, au retour à Paris, et publie en 1952 dans «La rage de l’expression» un texte où 14 fragments numérotés vont reprendre, avec variations, compléments, éliminations, une même phrase qui tente de dire cette «chose» qu’est la fleur;
• je propose d’utiliser ce texte en se basant sur ce principe d’écriture : choix d’un objet pour thème (avec quelques mises en garde : pas d’oeuvre artistique, pas de photographie – j’insiste, on y viendra bientôt –, plutôt chercher dans l’humble et le quotidien, ce qu’on garde parce que témoignage affectif), et cinq fois de suite, mais en se contraignant à ce que ce soit sur 5 jours différents, reprendre en la recopiant cette première confrontation;
• ainsi, une deuxième version pourra se confronter plus aux mots, idées associées, sonorités et étymologies, analogies, plutôt comme un complément, une exploration de tout l’entour ou les soubassements invisibles aussi bien de l’objet, que du choix qui vous a fait l’élire, des gestes et de nos propres habitudes avec cet objet, son histoire aussi, les visages en arrière
• une troisième version reprendra et mêlera les deux précédentes, mais y adjoindra une mise en abîme de l’écriture même, notes insérées à même le texte sur vous-même écrivant
• de la quatrième version je ne suggère rien, sinon qu’elle organise et trie les trois précédentes, reprenne le premier jet initial en le développant par le matériau mis au jour dans les précédentes;
• avant donc d’arriver à un texte définitif dans la cinquième version, éliminant échafaudages et travail de carnet – mais c’est bien la rupture temporelle, le fait d’avoir retravaillé cinq fois mais sur des journées différentes (ça peut être cinq dimanches et vous envoyez le texte dans un mois !) qui va donner sens et tension aux cinq versions;
• ce qu’on publie, c’est bien sûr l’ensemble des cinq versions dans l’ordre, en conservant (comme Ponge) la numérotation, même si elle restera une énigme pour le lecteur, et penser à la liberté que s’octroie Ponge de rajouter après-coup un bref prologue, et laisser comme en postface un texte beaucoup plus libre.
Notes complémentaires sur l’atelier lui-même :
• l’atelier a commencé très vite, avec énorme travail de logistique, j’ai donc un retard proportionné dans les «retours» sur vos contributions…. ce retard commence (très) lentement à se résorber, grand plaisir à cette nouvelle forme d’échange, mais d’autres contraintes se sont greffées ces 10 jours, donc merci de votre patience : en compensation, et justement parce que nous sommes nombreux, décision de plus étaler la durée de l’atelier, probablement jusque fin octobre, et toujours sur le principe d’accueillir nouvelles voix et écritures à n’importe quel moment du parcours, et chacun son rythme pour l’accomplir, tout en mêlant aux propositions principales – celle-ci en est une ! – des interstices plus curiosité et lire exploration, merci à toutes celles&ceux qui ont inauguré ce premier interstice avec «aquariums & zooms 3D»
• la semaine prochaine (du 17 au 20 juillet), je mène avec quelques participants de l’atelier un mini workshop à partir des textes expérimentaux de Gertrude Stein, bien sûr il va y avoir des croisements, on voit ça à mesure
enfin on le répète :
• vous publiez à votre rythme, pour retour m’envoyer la version par mail en fichier traitement de texte, mais comme il y a petit (ou gros) délai, n’hésitez pas à mettre en ligne dès rédaction, vous pourrez toujours modifier à volonté…
• aide à la mise en ligne, blog etc : utilisez le groupe Facebook ! et relire les instructions de base ci-dessus dans la page ateliers mode d’emploi…
Déjà qu’une fois sur le métier c’est pas gagné, cinq fois… ça relève de l’ascension successive des Alpes et des Pyrénées sans étape intermédiaire et en buvant de la Badoit
Mais bon, ben on va y aller, hein.