Avancer d’un pas mettre la main au PASSAGE j’aurais juré qu’il y avait une fente dans cette muraille de Chine un PASSAGE mais était-ce un mirage comme les vapeurs tremblantes du désert montent PASSAGE avancée arrachée pas à pas et l’objectif front d’animal recule PASSAGE ressaisis-toi pense l’ouverture du vertical mets la gomme cérébrale PASSAGE soif soif vais crever de soif et de faim tu sais bien ouvre-toi PASSAGE la nuit tombe en aveugle je caresse ta roche PASSAGE peut-être ici me faire signe et m’engouffrer point par point PASSAGE quitte à rester coincé surfilage démembré aiguille transpercée PASSAGE et après tes fallait pas t’aurait dû t’aurais pu tentative plus serrée c’est raté PASSAGE roche corps bien attrapé pur esprit on fait quoi PASSAGE je sais pas moi je cherche je réfléchis je tâtonne fantôme inexistence luit précède inextricable errance PASSAGE voyez toutes ses feuilles d’herbe ça c’est pas un hasard PASSAGE ce qu’elle font là te tenir compagnie tu m’entends PASSAGE répète après moi pour bien t’en persuader j’ai forcément trouvé un PASSAGE un interstice où je vais me glisser PASSAGE la main entre les feuilles et puis le bras tendu pour m’agripper aux herbes d’où me parviennent les rires étouffés des insectes et partout au dessus PASSAGE au dessus le flamboyant l’exotique l’autre PASSAGE celui air air des oiseaux eau eau qui piaillent qui gémissent PASSAGE jouant le théâtre des arabesques sinueuses extraverties regonflées gorgées d’eau PASSAGE poitrine en chamade se soulève en rythme rapide et m’étreint pied à pied PASSAGE minuscule étendue coincée dénudée prise dans la glace et la roche PASSAGE p’tet bien en tendant les lèvres attraper l’herbe feuille et tirer PASSAGE tu rêves c’est pas une sonnette d’alarme et d’abord qui quoi appeler faire ou rêver de faire PASSAGE faire ou rêver il faut choisir et séparer PASSAGE mais non jamais de la vie pas d’accord chut PASSAGE taisez-vous quelqu’un vient tous la boucle PASSAGE ils elles sont figés à l’intérieur du PASSAGE où tous se tiennent stoïques et coincés PASSAGE vous entendez dites que vous entendez ils elles chuchotent et tentent de se retourner mais PASSAGE aïe vous me faites mal ne tournez pas la tête vous croyez quoi que ce corps n’est qu’à vous peut-être vous voyez bien que non faites un effort PASSAGE se tait silence personne ne vient ne viendra ne répondra sortira n’entrera ne se glissera dans le PASSAGE qui n’est pas qui est juste posé représenté dessiné sculpté dans la roche d’emprunt qui n’est pas qui est juste PASSAGE en trompe-l’œil posé sur le devant de la scène non au fond oui là c’est bien un peu plus à droite pause PASSAGE et pow-pow en cercle à un tous au milieu de rien pour PASSAGE mise à l’épreuve y’en a plus des PASSAGES avance un innocent mais si y’en a plein des PASSAGES tiens le PASSAGE Sous-bois où je nous emmenais pédaler à toute berzingue sans souci du lendemain PASSAGES parisiens aux plafonds de verre où tous déambulent et commercent PASSAGE public qui surprend son monde plongé dans un décors indistinct et ouvert début de PASSAGE trains secrets que tu entends foncer dans ta nuit noire PASSAGE en classe sup et toutefois stagnation dans l’ignorance PASSAGE d’oiseaux migrateurs si l’on veut sauf les hirondelles qui ne sont plus au rendez-vous PASSAGE de nos amours déçus et des enfants qu’on ne voit plus PASSAGE des ans qui caracolent et de forces que l’on substitut PASSAGE plus dur encore disparitions définitives pétrifiées dans la roche avec l’envie mortelle au PASSAGE de prendre les disparus dans les bras et les étreindre en leur parlant tout doucement PASSAGE et efforts épuisants pour maintenir la tension entre imaginaire et réel lucidité tragique et vie bête PASSAGE à la transparence plus personne pour jouer au réel PASSAGES de toutes sortes à laisser ouverts pour gommer toutes dualités et inclure PASSAGE absolument vital entre la vie et l’écriture PASSAGE de l’écriture tendue entre la vie et la mort PASSAGE hé dis donc si on prenait élucidé elle est pas drôle ta pièce PASSAGE silence tous pour un dernier non plutôt un premier car c’est ici que se joue le PASSAGE.
J’aime beaucoup !
Merci Jérémie j’en ai autant à votre actif. Je vous ai lu admirativement in extenso dans le précédent atelier. Je suis toute gaie de votre estimé appréciation de ce texte. Surtout que dans la grisaille d’une formalité juridique fort ennuyeuse à démarrer traînant des pieds … Surtout que pas de littérateurs ds mon entourage alors je sens que cet atelier va faire pour nous des merveiiiiillles bonnes écritures
Formidable(s) PASSAGE(s) !
Merci Muriel m’en vais de ce pas lire le vôtre pour me réjouir du partage, clef de voûte de cet atelier
TERRIBLE !!
Votre parpaing de phrase est à la fois dense et léger à l’extrême !
ah bah merci alors. Léger ça fait un plaisir particulier inextricablement lié comme dirait Christophe Tarkos.
Moi aussi j’ai trouvé léger. A cause de ce beau choix de PASSAGE, judicieux, qui libère, qui allège et ce qui est écrit avant peut creuser dans toutes sortes de profondeurs car après PASSAGE. Beaucoup aimé tous ces passages. Merci
merci à vous de l’avoir lu