COMBIEN de photos comptent vraiment dans une vie COMBIEN
ne parlons pas de celles qui nous envahissent COMBIEN faciles sitôt prises sitôt oubliées COMBIEN ne parlons pas d’albums bien trop sages COMBIEN allons au fond des choses COMBIEN sont gravées dans nos regards COMBIEN pour susurrer je t’aime COMBIEN pour crier sa haine COMBIEN d’instants inexorablement fixés COMBIEN de passées fanées oubliées COMBIEN de clichés perdus destitués abandonnés COMBIEN d’épreuves glacées COMBIEN de contre-jours et d’ombres noires COMBIEN d’amours de peines et de chagrins COMBIEN de flous COMBIEN de rires COMBIEN de larmes COMBIEN de groupes d’amis COMBIEN de flashs qui aveuglent COMBIEN COMBIEN de familles réunies COMBIEN de familles désunies déchirées recollées COMBIEN d’aimés COMBIEN d’années COMBIEN sont elles sur l’ardoise d’une l’école COMBIEN nous désolent COMBIEN nous consolent COMBIEN d’images de rien du tout COMBIEN tout au fond de notre poche COMBIEN de dérisoires COMBIEN de noires COMBIEN de blanches et de couleurs COMBIEN de natures mortes COMBIEN d’enterrées COMBIEN d’identités à renouveler COMBIEN de profils COMBIEN de faces COMBIEN de maisons COMBIEN de places COMBIEN de jardins de voyages de paysages COMBIEN de ciels sans nuages de silhouettes sans visages COMBIEN nous habitent COMBIEN nous révoltent COMBIEN nous bouleversent COMBIEN nous figent dans nos silences COMBIEN s’immiscent dans nos nuits COMBIEN se serrent contre nos corps COMBIEN
ah j’aime beaucoup ça me rappelle le « tant de sueur humaine » de Queneau.
Merci Catherine pour ce retour et je relis Queneau au plus vite…
C’est très troublant, cela renvoie un éventail très large d’interrogations d’ordre différents, de doutes, tout cela avec une qualité particulière car sans un seul point d’interrogation…
Merci pour votre lecture. Effectivement, je me suis pris au jeu : pas de ponctuation si ce n’est le « parpaing ».
Beau texte. Interpelle sur sa propre cargaison d images photographiques trimballée comme autant de cartes à jouer retournées