CARTON DEVANT
D’abord DEVANT c’est plat quantité CARTON protégée par papier bulle et ce qui a lieu DEVANT, rien à voir avec avant, dire ce qui a lieu mais comment face CARTON face réalité à transférer DEVANT essayer c’est comme ramasser se ramasser comme avant finalement face emballages DEVANT gros paquet de rectangles épais, enveloppe déchirée , constituer le contenant : vide au départ, on replie les bords, on se replie, pliures prévues forme plutôt rassurante mais rien dedans, et le fond toujours le fond qui attend dedans mais attend quoi le transport DEVANT battants du déménagement et consolider le fond CARTON papier collant, insuffisant trop lourd ce qui attend le transport CARTON c’est quoi au fond ce qu’il faut consolider tout est fragile, CARTON par où commencer transvaser les œuvres des centaines d’encres DEVANT jamais ne tiendront dans le carton on fera autrement on transportera tout mais DEVANT ce qu’on garde ce qu’on jette CARTON emballage emballement et le temps DEVANT pourquoi garder jeter numériser on peut mais après CARTON sélection un mot insupportable depuis le camp et même avant DEVANT engranger, il faudrait, mais les granges : hors champ les autorités ont laissé tomber les grands réservoirs DEVANT se mobiliser faire un CARTON triste jeu de mots DEVANT au moins ça quand tout disparaît DEVANT l’atelier de l’artiste des jours et des jours complètement perdue à tenter CARTON trier , retrouver, ranger, déranger, décider CARTON indécision reste transférer l’essentiel DEVANT du grand au petit atelier, à quelques mètres, espace contraint essayer de rassembler DEVANT toi ou la postérité qui n’existe pas ou sera ce que tu laisseras et encore ; tenter, tu comprends ce que tu as toujours fait mais le jour où il n’y aura plus rien DEVANT tu vois CARTON : livres dedans, si lourds et le tri dans le tri, il l’avait bien dit mais tu fais comment DEVANT amoncellements et disparitions tu t’accroches fatigue caniculaire DEVANT élaguer arbre qui toujours palpite autour d’une demande DEVANT tout arrêter tu es sûr de ça ou peut-être juste suspendre mais temps contraint CARTON plein ça veut dire quoi tu cherches le sens de l’ expression mais ça ne passe pas CARTON vide encore un que tu décides de garder en attendant au-delà DEVANT accumulation tu te demandes si remplir, défaire ou pas de cadeau encore se séparer du trop-plein CARTON bientôt dans la caisse il disait tu ne peux pas dire ça DEVANT nous tous autant que nous sommes DEVANT toi à l’heure où j’écris ne s’évanouit pas ce qui compte et montent des collines dans l’enceinte de la cité les mots rap ils disent quoi DEVANT les fenêtres ouvertes sur la vie quittée il y a peu tu fais comment pour faire un CARTON tu savais avant tu faisais l’impossible j’écoute tu ne penses qu’à ça poissons noyés tu fais comment pour les ramener à la vie CARTON explosé tu y arriveras il ne manque pas grand-chose mais DEVANT là est le manque obstacle à franchir ultime déclinaison CARTON rempli c’est plié mais non tu ne peux pas fermer DEVANT le contenant qui t’exclut du vide. Remplir, remplir, remplir. Faire le vide DEVANT, ne pas en rester là arrimée aux souvenirs DEVANT encombrants les encombrants c’est le mardi et à Paris c’est différent il faut téléphoner et mettre une étiquette avec un numéro sur les laissés pour compte DEVANT le mur et moi DEVANT c’est tous les jours tu sais quoi personne ne peut aider à faire avec soleil DEVANT pas lui qui brûle, mais non plutôt la nuit CARTON pour tout emballer emporter CARTON plein de mots, l’un après l’autre tous empilés et pile s’effondre le monde aussi DEVANT toi recommencer à transporter, transposer un peu plus loin DEVANT l’autre porte celle du petit atelier, déposer, repartir dans l’autre sens DEVANT la première porte celle du grand atelier qui se vide inexorablement CARTON de son sens de son contenu place nette pour le suivant DEVANT celui qui arrivera et déballera CARTON après CARTON d’autres contenus installation DEVANT un autre champ chaque CARTON posé à même le sol et tout autour idée d’emménagement celui qui avait lieu avant la disparition et toi DEVANT la réalité CARTON qu’il faudra bien vider pour se faire à l’autre idée celle de débarasser le plancher en beauté CARTON tu fais comment quand tout devient provisoire et ça dure CARTON fait le lien quand on n’en a plus besoin on l’écrase recyclage à portée de mots DEVANT plus rien que toi au milieu et CARTON donne effondrement pleine page DEVANT sous les yeux pas un déménagement mais un retournement reviens sur tes pas et là CARTON dans un tiroir encore des dessins cachés et toi DEVANT béante sidérée de retrouver ce qu’il a laissé partout sans parler des plaques gravées bien cachées dans une boîte à même le plancher CARTON sans fond sans fin DEVANT les piles tu cherches un peu de place on ne peut même plus mettre un pied devant l’autre on tombe de haut DEVANT
Rétroliens : proposition #02 | un parpaing de phrase – Tiers Livre, les ateliers en ligne