A propos de Vincent Francey

Enseignant, chanteur et clarinettiste amateur, je vis dans la région de Fribourg, en Suisse, et suis passionné de lecture et d'écriture depuis toujours, notamment via mon site a href="https://www.lie-tes-ratures.com/">lie tes ratures mais aussi sur un blog né à la suite de l'atelier d'été sur la ville : fribourgs.com. Auteur d'un livre autoédité, Je de mots, dictionnaire intime, je suis également présent sur YouTube pour, entre autres expérimentations, y parler de mes lectures.

#anthologie #40 | grottes (hypothèses)

L’auteur, ce serait l’arrière-petit-fils de Séraphine, une aïeule dont il ne saurait presque rien, si ce n’est qu’elle habitait, au début du vingtième siècle, dans ce hameau du Grabou et que dans une grotte de la forêt en contrebas une famille entière, à la même époque, avait élu domicile. Ce qui intéresserait l’auteur, ce ne serait pas de reconstituer la Continuer la lecture#anthologie #40 | grottes (hypothèses)

#anthologie #39 | collection de grottes

Dans les grottes de Payerne, des assassins nazis avaient brûlé les vêtements du juif qu’ils avaient dépecé pour faire plaisir au Führer quand il arriverait. Nous allions nous y promener le dimanche quand nous n’allions pas aux kanes à Dzoliè ou aux grottes de la Madeleine, au-dessus du lac de Schiffenen, à même la falaise, après avoir franchi le pont Continuer la lecture#anthologie #39 | collection de grottes

#anthologie #38 | ce jour-là

Dans les autres journaux, on n’avait pas parlé de Florida ce jour-là. On avait affirmé que Mme Thatcher était au pied du mur, on avait relaté un discours devant le Bundestag du chancelier Helmut Kohl , on avait écrit que le ministre de l’agriculture Michel Rocard s’était fait copieusement huer lors de l’Assemblée générale des producteurs de lait, que huit Continuer la lecture#anthologie #38 | ce jour-là

#anthologie #37 | quatre visions

Je vis dans son regard, le lendemain, une intensité inhabituelle, une insistance, puis elle tourna la tête, en silence. Je baffouillai quelques paroles dont j’eus immédiatement honte et la sonnerie nous appela chacun dans une classe différente. Je racontai des choses à mes élèves. Elle aussi. Aux siens. Presque les mêmes choses. Je vis les murs du moulin se lézarder, Continuer la lecture#anthologie #37 | quatre visions

#anthologie #36 | penchée

Le pied nu de Séraphine se balance quelques centimètres au-dessus de l’eau. Il avance, il recule, il monte, il descend, hésite, s’apprête à toucher la surface liquide qui commence à frémir au contact encore insensible de cette peau de petite fille qui reste suspendue entre le vent et la rivière. Le gros orteil est légèrement mouillé, à peine entré ressorti, Continuer la lecture#anthologie #36 | penchée

#anthologie #35 | voix du corps

Forêt pentue. Une centaine de mètres en-dessous coule une rivière. L’Arbogne. Le soir. Pas encore la nuit. L’enfant est immobile devant une béance creusée dans la roche. Voix off : A-t-elle un jour quitté cet endroit ? Elle serait restée même si elle était partie. Elle serait revenue. Elle est revenue. Puis elle a disparu. Séraphine porte son corps devant elle. Son Continuer la lecture#anthologie #35 | voix du corps

#anthologie #34 | ça coupe

à partir de la #16 elle face à lui Elle a posé le menton sur ses mains. Elle le regarde. Elle sourit. Il fixe un point sur le mur du fond. Elle se caresse le lobe de l’oreille, s’apprête à parler. On a beau faire, ils n’y arrivent pas. Toi, tu es devant et tu t’agites dans tous les sens Continuer la lecture#anthologie #34 | ça coupe

#anthologie #33 | grotte

Grotte grenier de noirceur, fermeture sur la nuit, grotte noire au dormir impossible, grotte creusée dans la misère des corps forcés à s’y tapir, misère noire cachée au fond, tout au fond, dans l’ombre la plus noire, creusement des corps, creux de temps arrêté aux terrifiantes origines, grotte réfugiée au cœur des dangers, roche friable, effondrement pressenti, on ne dort Continuer la lecture#anthologie #33 | grotte

#anthologie #32 | bal aux Arbognes

Quand il y a bal chez Fernand, les musiciens ripolinent les instruments, ils les lustrent et les frottent jusqu’à qu’ils brillent et se revêtent de leur plus belle chemise et s’installent sur le pont de danse pour faire tourner les jambes et les têtes jusqu’à point d’heure. La trompette éclate, le tuba ronfle, la clarinette trille et le violon accélère Continuer la lecture#anthologie #32 | bal aux Arbognes

#anthologie #31 | je n’ai plus froid

Longtemps, j’ai eu froid. Je grelottais tout le temps. Puis je n’ai plus eu froid. Elle m’a emmené hors de la grotte et les autres sont restés sous la couverture. Je ne leur pas dit adieu. Ils sont restés et je suis parti. Elle faisait attention en me portant. Je ne sentais pas ses mains sur ma peau mais je Continuer la lecture#anthologie #31 | je n’ai plus froid