A propos de Tristan Mat

Tristan Mat vit. Ailleurs. Il écrit. A la main. Site http://www.tristanmat.net/ Profil Facebook: https://www.facebook.com/tristan.mat.735

#écopoétique #10 | Réceptacle

Gabriel Orozco. ‘Boulder Hand’ 2012https://www.youtube.com/watch?v=6EVWN0uWmZE « Ma pierre préféré, c’est le caillou. » Elle, depuis l’enfance. Et perdue. Elle est là et n’est pas là. Penser que je l’ai égarée. Elle ne peut qu’être quelque part. La maison dissimule mais ne vole pas, dit l’adage. La maison est convoquée dans l’espace intérieur à volonté, mais des replis, des bulles d’espaces s’érigent en Continuer la lecture#écopoétique #10 | Réceptacle

#anthologie #31 | on sans nous

On est là. Pour tous. Pour chacun. Frères, sœur, mère, cousin. Fils. Un pour chaque famille. Chaque famille n’existe que par un arraché, parti à l’improviste, un trou. Un virage pris lestement. La trop grande pureté de la drogue. La lame d’un couteau qui illumine la colère. L’élection de la maladie fulgurante. D’un coup. Tous se sont assemblés le jour Continuer la lecture#anthologie #31 | on sans nous

#anthologie #11 | retour train

à côté de soi présence en lambeaux songes et veille mêlées la nuit faite de roulement claques d’aiguillages arrêts inquiétants hors du couloir étroit au delà des vitres l’avant jour et le visage transparent en reflet sur le paysage défilant savoir les frontières passées rien de plus être dans le reconnaissance les gares minuscules les losanges jaunes bordes de blancs Continuer la lecture#anthologie #11 | retour train

#anthologie #13 | 3983 signes pour la 167

C’est un parc où sont les êtres. Comme dans le rêve, les sangliers sans visage. On ne voit que leurs œuvres : la terre dénudée d’herbe, le contenu des poubelles étalé. Maintenant, un chien seul, paisible. Il m’ignore. Il passe près des fleurs bleues. Il n’en connaitra pas la couleur. À distance un autre massif de fleurs mais jaunes et leur Continuer la lecture#anthologie #13 | 3983 signes pour la 167

#anthologie #24 | Je les regarde dormir comme en miroir

Je la regarde : elle vient de m’aimer. Endormie, elle aime peut-être encore. Je regarde dormir la mère : le grand âge pour elle, démunie, l’âge adulte pour moi la surprenant ainsi. Je la regarde dormir : Son corps agité, le visage se fronce, puis un sourire : je ne suis plus dans son désir. Je regarde dormir le Général : assis à table en Continuer la lecture#anthologie #24 | Je les regarde dormir comme en miroir

#anthologie #25 | si rares si fortes

Pas moyen de les retenir, de les provoquer, et manquant de mots plus que pour tout le reste. Elle dit : ne met pas de parfum. Elle dit j’aime ton odeur. Elle ferme les yeux, son nez me parcours sans toucher ma peau. Elles m’ont toutes parlé de mon odeur, et jamais je n’ai senti la leur. Je sens ce que Continuer la lecture#anthologie #25 | si rares si fortes

#anthologie #23 | La place en pente

C’est au matin, l’hiver. Tu marches, tu as le temps avec toi. La Banque de France est encore là, à quoi sert-elle encore ? La pierre de taille est claire, elle n’est pas rongée. Pas de tache de rouille sur les grilles fortes peintes de bleu. Le flanc du lycée en face. Une large porte par laquelle entreront les secours. Par Continuer la lecture#anthologie #23 | La place en pente

#anthologie #20 | Depuis une image retrouvée

Je ne dois pas bouger. Je ne dois pas montrer, je ne dois pas dire, je souris légèrement, les mains sont croisées devant moi, je fais belle figure. La beauté me protège et me fait vulnérable. L’image est de l’argent et il y a peu d’argent. Je n’ai que des gages. La vie est devant moi comme une peur et Continuer la lecture#anthologie #20 | Depuis une image retrouvée

#anthologie #14 | Rendu

On est rendu. Le père disait cela. De retour à la maison. Après un voyage ? Il n’y avait pas de voyage. Des brèves vacances sans imprévu. Des déplacements pour une visite de famille ; il n’y avait pas d’amis. Le retour pour l’enfant était tout autant étonnant que le départ, l’être ailleurs, même si le retour était un échec. La maison Continuer la lecture#anthologie #14 | Rendu

#anthologie # 14 | sava savatoi savabien

Le plus souvent, cela passe, cela glisse, c’est un « sava » rapide, sans intérêt, on répond immédiatement, comme par réflexe, comme une demande d’excuse. On répond « touvabien », « oui », on renvoie comme un miroir, le « sava » où l’interrogation est passée en exclamation, suivie d’un « etoi » qui ne préoccupe pas non plus de la réponse. Ce serait comme serrer une main sans sentir Continuer la lecture#anthologie # 14 | sava savatoi savabien