A propos de Françoise Renaud

Parcours entre géologie et littérature, entre Bretagne et Languedoc. Certains mots lui font dresser les oreilles : peau, rébellion, atlantique (parce qu’il faut bien choisir). Romans récits nouvelles poésie publiés depuis 1997. Vit en sud Cévennes. Et voilà. Son site, ses publications, photographies, journal : francoiserenaud.com.

#écopoétique #01 à #10 | automne 2024

#01 étendue de la prairie #02 ce qui reste après leur passage #03 mais avant tout les jardins#04 du latin aurum#5 odeur de neige#6 frapper-les-tambours#7 luxuriance qui cache#8 visible ou invisible#9 s’enfoncer#10 sombre biotite #01 étendue de la prairie La masse végétale prend possession des espaces pour peu qu’on la laisse tranquille et les arbres prennent leur temps pour s’ériger Continuer la lecture#écopoétique #01 à #10 | automne 2024

#écopoétique #02 | ce qui reste après leur passage

Le mieux c’est d’avoir des poules. Je les ai installées tout de suite. Enfin, le plus tôt possible. Parce qu’il fallait d’abord leur créer un enclos dans lequel il y aurait un grand chêne dans un angle pour l’ombre. Un enclos grillagé avec les bordures enfoncées profond dans la terre. Les prédateurs sont nombreux par ici, aptes à gratter pour Continuer la lecture#écopoétique #02 | ce qui reste après leur passage

#écopoétique#1 | étendue de la prairie

La masse végétale prend possession des espaces pour peu qu’on la laisse tranquille et les arbres prennent leur temps pour s’ériger droit vers le ciel. Les créatures s’affirment en ces lieux telles d’étranges incarnations se déplaçant chacune à son rythme et à son allure. Elles sont sauvages, impossibles à discipliner — l’homme fabrique des affûts pour les observer. On ne Continuer la lecture#écopoétique#1 | étendue de la prairie

#anthologie #40 | et si ?

1J’ignore d’où m’est venu ce désir d’écrire l’histoire d’un personnage qui prendrait possession d’une maison hantée. Homme ou femme, à ce stade rien n’est encore décidé. Le personnage serait écrivain et forcément qu’il ne me serait pas étranger, surtout s’il s’agit d’une femme. Il aurait mes habitudes, éprouverait mes inquiétudes et mes solitudes. Tout comme moi, il serait engagé dans Continuer la lecture#anthologie #40 | et si ?

#anthologie #39 | eaux secrètes

Ça commence par de vastes éboulis dans une vallée non répertoriée sur les cartes, je ne sais pas trop dans quel pays ça se trouve, d’ailleurs ça n’a pas d’importance. La lune est en son plein. Les choses du monde se perçoivent dans une lumière ténébreuse et nacrée. Je note la présence de l’eau qui attrape la lune dans ses Continuer la lecture#anthologie #39 | eaux secrètes

#anthologie #37 | prendre la route

JE VIS se froisser l’étendue bleue de la mer. Je la vis se tiédir et se peupler de méduses à longs filaments et d’algues empoisonnantes. Un jour je vis s’effondrer un pan de montagne sous l’effet des pluies diluviennes et courir la vague assassine, détruisant la vallée où je vivais. Je vis la panique dans les yeux ce jour-là. Je Continuer la lecture#anthologie #37 | prendre la route

#anthologie #36 | noir et blanc

aller y voir de prèsellipses suspens dimensions dilatations | frontières malléables | limites floues des prairies et du vent | où vais-je porter les yeux à présent qu’ils se sont rencontrés ? très haut du côté des nuages qui modifient l’ampleur du ciel ou alors au ras de l’herbe autour des corps enlacés ou alors depuis la plateforme de l’observatoire qui propose Continuer la lecture#anthologie #36 | noir et blanc

#anthologie#34 & #35 | conversation

Je reprends ces lignes écrites le 8 juillet avec le souvenir de cette scène entre elle et lui. Pas de conversation vraiment, il y a trop de peine, trop de sanglots au profond des corps, les mots sont cousus dans la chair comme englués. C’est le moment du roman où la vérité paraît : quelque chose ne parvient pas à être Continuer la lecture#anthologie#34 & #35 | conversation

#anthologie #33 | couché dans la grande prairie

Une nouvelle lueur, un nouveau langage gravé sur les parois suintantes de la sueur et du sang des vivants, on n’oublierait pas la couleur du ciel inscrite en nous depuis longtemps ni l’odeur de la terre rafraîchie par l’averse, mais le monde d’en-bas serait immense et pas aussi silencieux qu’on l’aurait cru, chaque murmure amplifié par le jeu des échos Continuer la lecture#anthologie #33 | couché dans la grande prairie

#anthologie #31 | Simon le tout-petit

suis bien en retard… hier presque pas de temps, alors je m’étais dit que j’avais déjà fait l’exercice il y a quelques années, pensant ainsi m’en dédouaner…et puis je suis allée voir ce que j’avais écrit, une scène majeure, un long monologue d’Edele, l’un des personnages de ce qui allait devenir un roman qui s’appellerait « Bois d’azobé » ce matin, je Continuer la lecture#anthologie #31 | Simon le tout-petit