Marcher DEVANT sauter dans un verre d’eau, s’extraire, sentir couler tes larmes tout en se demandant pourquoi il faut toujours aller DEVANT si toi, c’est derrière que tu préfères aller, courir le vent en poupe, vent DEVANT vent debout, à babord à tribord quelle différence cela fera si ce que tu veux c’est mirer les gens de DEVANT, tes yeux fichés dans les leurs, tes yeux devenus gris-ciel à force de scruter les sols grisonnants se mouvoir sous la pluie DEVANT devient devenant ou bien un dû qui au demeurant présage des pires ennuis que tu sens poindre du dedans une lame de fond qui tremble du tréfond de ton corps si menu devant ces corps autres qui frémissent DEVANT tant de candeur tant d’ardeur tant de saveurs acidulées DEVANT tes frères qui s’esbaudissent et se gaussent de ton sourire d’avant avec tes dents de DEVANT qui pour un peu pourraient râcler le sol et mordre la poussière DEVANT dater de mille ans au moins à moins que tu ne la manges la poussière et qu’avant de comprendre et à tout prendre tu l’empoignes pour la laisser glisser de tes doigts sans que rien ne doive t’empêcher de passer DEVANT la dame de DEVANT bien mise la dame alors que toi DEVANT elle tu te fais minable mais passez DEVANT je vous en prie qu’elle dit du haut de sa voix de tête c’est pourtant simple quand on y pense DEVANT envers et contre tout toutes ces simagrées qu’il te faut singer DEVANT t’abstraire de ce que tu ressens pour pondre un galimatias que tu voudrais profond mais qui sonne creux hors-sol pas la peine d’ergoter les jeux sont faits et les carottes sont cuites tu t’inclines tu vacilles tu tangues jusqu’à confondre le DEVANT du derrière cul par dessus tête je te fiche mon billet que tu t’épuiseras bien avant que la langue ne s’épuise marcher DEVANT et tans pis si c’est au DEVANT.
Rétroliens : proposition #02 | un parpaing de phrase – Tiers Livre, les ateliers en ligne